Fête de la mi-automne : les jouets traditionnels en reconquête
Mettre à jour: 23 Septembre 2010
La Fête de la mi-automne (ou la Fête de la lune) répand une atmosphère joyeuse dans le coeur des enfants de l'ensemble du pays. Pour eux, les jouets sont indispensables. Plusieurs parents souhaitent leur procurer des jouets traditionnels.
Ces dernières années, la tendance s'orientait vers un retour en vogue des jouets traditionnels. Un bon nombre d'artisans ont investi dans leur restauration. Selon les statistiques, Hanoi compte actuellement 1.300 villages de métiers dont certains fabriquent des jouets comme le village de la céramique de Bat Tràng (district de Gia Lâm), celui des cerfs-volants de Ba Giang (commune de Hông Hà, district de Dan Phuong), celui de Xuân La (commune de Phuong Duc, district de Phu Xuyên) spécialisé dans le modelage du "tò he" (petites figurines en pâte de riz), ainsi que le village des jouets en rotin de Tây Phuong (district de Thach Thât).

D'après Nguyên Thi Tinh, membre de l'Association du patrimoine culturel du Vietnam, ancienne directrice du Musée Hô Chi Minh, les jouets traditionnels demeurent "une partie de la culture traditionnelle. Ils sont directement inspirés de la vie quotidienne et conservés par la population". Ces derniers temps, l'invasion des jouets importés a porté préjudice à ceux de fabrication artisanale. Mais depuis deux ans, grâce aux efforts encourageants des artisans et des organisations, les villages de jouets traditionnels refont surface et se font une nouvelle place sur le marché.

L'invasion des jouets importés s'explique, selon les artisans, par la pauvreté et la monotonie de la gamme de jouets traditionnels. De plus, ces derniers sont vendus plus chers que ceux importés car ils sont fabriqués en fonction du bon vouloir des artisans, et non comme marchandises. C'est le cas des artisans des villages de cerfs-volants Ba Giang et de Xuân La (tò he), qui se réunissent en club afin de présenter la culture du métier traditionnel, et non dans un but mercantile.

Les jouets traditionnels ne sont pas des cadeaux à proprement parler. Ils apportent non seulement de la joie aux enfants mais sont également porteurs d'un caractère éducatif par les messages qu'ils contiennent.

Ainsi, pour faire revivre les jouets traditionnels, il importe pour les écoles d'introduire les jeux populaires dans l'enseignement, selon les experts. Ce qui permet aux élèves de participer à la fabrication des jouets pour les jeux, une sorte d'activité collective.

"Le marché des jouets est, depuis longtemps, envahi par les importations. Pour le reconquérir, il faut améliorer les modèles et diversifier la gamme de produits", suggère Vu Hông Nhi, directrice du Musée d'ethnographie du Vietnam.

Pour préserver et développer les jouets traditionnels après le Millénaire de Thang Long-Hanoi, il importe que les villages de métiers se coordonnent pour créer des sites touristiques où les visiteurs seront invités à participer aux jeux traditionnels utilisant les jouets fabriqués par le village tels les villages de tò he de Xuân La, des marionnettes de Tê Tiêu, de la vannerie de Thach Xa.

Nguyên Thi Huong, directrice du Centre de recherche et d'assistance à l'enfant (Cenforchil) relevant de l'Union des associations des sciences et techniques du Vietnam, estime quant à elle qu'il est nécessaire "d'établir et réaliser un programme de préservation des jouets traditionnels, jeux populaires et villages de métiers de Hanoi pour la période 2011-2015".

Cenforchil envisage de construire un musée des jouets traditionnels du Vietnam qui sera non seulement un lieu où seront conservés, valorisés et collectionnés les jouets, mais encore un espace culturel où les enfants auront le loisir de s'adonner aux jeux populaires. Ce futur musée serait construit dans la commune de Dông Xuân, district de Quôc Oai.

Actuellement, Cenforchil dispose de 60 collections regroupant 8.000 jouets traditionnels.
AVI