Destination de ceux qui aiment collecter les connaissances
Mettre à jour: 22 Mai 2015
Depuis longtemps, la maison de la famille de Lê Van Hop, qui donne sur la rue Lê Thanh Nghi (Hanoi), est devenue une destination habituelle des amoureux de vieux livres. Avec plus de 10.000 titres de littérature, de sciences naturelles, d’économie, des dictionnaires et des encyclopédies…, Sach Cu Hà Thành est un des plus grands bouquinistes de la capitale.  

Pour le jeune Lê Van Hop, né en 1984, c’est le lieu de partage de passions et de connaissances. Il possède plusieurs ouvrages rares : An Nam luoc su (Abrégé de l'histoire de l'An Nam) du français Alfred Shreiner, publié en 1906 à Sai Gon, Dong ho Huê-Vua Gia Long (La famille de Huê-roi Gia Long) publié en 1923, Uc Trai Thi Tâp (Recueil de poèmes d’Uc Trai). Ce qu’il préfère, c’est de trouver les diverses éditions d’un même titre afin que les lecteurs puissent les comparer. Dans sa bibliothèque, un rayon entier est réservé aux ouvrages du chercheur Nguyên Hiên Lê dont il possède 90 des 120 livres qu’il a écrits. Selon Hop «son style est simple et très clair».

«Le livre n’est pas seulement le moyen de conserver et de diffuser les connaissances, il est aussi représentatif du temps et de la société. Auparavant, les écrivains et les traducteurs soignaient mieux leurs œuvres. Le papier, l’impression et la mise en page changent. Parfois, un exemplaire est signé ou dédicacé de son auteur. Une raison supplémentaire pour beaucoup de bibliophiles exigeants de posséder une ancienne édition», ajoute-t-il. Par exemple, il aime particulièrement Vuot Côn Dao (S'évader de Poulo Condore) que son auteur Phùng Quan a dédicacé à un ami intime.

Partager la passion

L’idée de créer une librairie de livres anciens remonte au temps où il était collégien. Il chinait souvent dans les boutiques de la rue Lang pour trouver de vieux livres. «Quand il était élève, il consacrait ses étrennes à acheter des livres. Au fur et à mesure, les vieux bouquins sont devenus de plus en plus nombreux dans notre maison, un peu partout. Nous avons tenté de le persuader d’arrêter sa collection, mais il n’a pas voulu.  Finalement, la famille a dû accepter», raconte Lê Thi Mân, la mère de Lê Van Hop.

En juin 2012, M. Hop a commencé à vendre des livres sur la page Facebook sachcuhathanh84, page personnelle qui s’est rapidement fait connaître et est suivie aujourd’hui par plus de 14.000 personnes.

La plupart de ses clients sont jeunes. Certains peuvent y rester toute la journée pour choisir ou lire des livres. «Les livres me donnent de la joie et je la partage avec les autres. Je gagne seulement quelques millions de dôngs par mois en vendant des bouquins, mais je fais connaissance avec beaucoup de personnes qui ont de mêmes de goûts», a-t-il souligné.  

Les ouvrages anciens, datant d’avant 1990, sont de plus en plus rares. Parfois, il a dû perdre plusieurs mois, voire un an, pour trouver un titre. «C’est un sentiment superbe quand on l’acquiert. Je connais une jeune femme qui cherchait depuis 4 années le roman La Madone au manteau de fourrure, de Sabahattin Ali, et en le trouvant dans ma bibliothèque, elle a été très heureuse. Je le lui ai offert, et nous sommes devenus amis», raconte-t-il.

«Depuis une semaine, je recherche partout les poètes de Lê Anh Xuân, les poèmes satiriques de Tu Mo, Nghi canh dong sông (La pensée au bord du fleuve) de Chê Lan Viên, Men doi (Le levure de vie) de Anh Hoàng..., et je les ai trouvés maintenant. Tous ont été publiés avant 1985. Je suis très contente», déclare Trân Thanh Thuy, étudiant de l’Université des sciences sociales et humaines de Hanoi.

Pour présenter son trésor, M. Hop participe chaque année aux foires des vieux livres de Hanoi, et son stand attire régulièrement de nombreux lecteurs. «Sach Hà Thành a une clientèle fidèle, notamment de jeunes, et c’est une réelle motivation pour continuer», affirme-t-il avec sourire.

SACH CU HÀ THÀNH
27, K14B, impasse 55, rue Lê Thanh Nghi
Arr. Hai Bà Trung – Ha Noi

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