Tiên Giang : Go Công, le bourg des défricheurs de la terre du Sud
Mettre à jour: 06 Mai 2015
«Le village urbain», c’est le surnom donné à Gò Công, un bourg de la province méridionale de Tiên Giang. Cette charmante petite ville abrite de nombreuses maisons anciennes, dont plusieurs ont été construites par les défricheurs venus du Nord et du Centre.

Sur les 350 maisons anciennes dont dispose la province de Tiên Giang, les deux tiers se trouvent à Gò Công. La plupart ont été construites suivant la technique ancienne qui consistait à mêler matière visqueuse de certaines plantes, mélasse et briques. Le béton est complètement absent. Leur architecture est un mariage entre maisons anciennes du Centre et bâtisses occidentales. La maison typique comprend trois chambres, deux travées et des tuiles doubles de grand format.

La plus connue est celle du chef de province Hai, qui est la plus représentative des maisons des propriétaires fonciers du delta du Mékong. Construite en 1890, elle se distingue à la fois par son architecture romane importée de France et par sa décoration typique des maisons du Sud Vietnam, avec des panneaux transversaux, des sentences parallèles, des peintures et gravures reproduisant animaux, plantes et objets sacrés de la croyance populaire. Plusieurs objets antiques sont restés intacts jusqu’à ce jour, dont un lit de marbre scintillant sur lequel les touristes peuvent s’allonger quelques minutes, un divan en marbre, des porcelaines et une caisse d’argent datant déjà de plus de cent ans. Une autre maison mérite vraiment le détour : celle de Nguyên Anh Tuân. Construite en 1885, cette bâtisse d’architecture mixte fut l’aboutissement de trois ans de travail intensif de menuisiers venus du Nord et du Centre.

Un trésor architectural ancien à ne pas perdre selon Phan Van Minh, un habitant de Gò Công qui formule un souhait : «Je suis fier des maisons anciennes d’architecture originale de mon bourg. Nous espérons que les autorités locales et provinciales prendront les mesures nécessaires pour conserver ces maisons, ce qui permettra d’attirer plus de touristes».

Outre ces propriétés privées, Gò Công abrite aussi de nombreux bâtiments publics anciens, des maisons communales, des mausolées et des sanctuaires vieux de plus de cent ans. Pham Van Chinh, responsable du bureau de la Culture et de l’Information de Gò Công, indique : «Chaque année, nous investissons un à deux milliards de dongs dans la restauration des maisons anciennes qui font partie des circuits touristiques».

De son côté, Lê Ai Siem, ancien directeur du musée de Tiên Giang, estime qu’il est primordial de garder l’authenticité des vestiges historiques. «À mon avis, il faut d’abord réaliser un recensement général du patrimoine historique et culturel matériel et immatériel. Ensuite, il faut effectuer un classement des priorités. La conservation du patrimoine historique et culturel doit faire l’objet d’une politique complète avec un budget et des méthodes bien précis».

Les anciennes constructions de Gò Công sont un héritage précieux légué par les ancêtres. Elles sont devenues des produits du terroir que les habitants préservent jalousement.

CVN