De nouvelles escapades gourmandes à Hanoi
Mettre à jour: 20 Août 2013
Est-il encore besoin de présenter la gastronomie de Hanoi, marquée par ses spécialités originales et savoureuses qui font d’elle l’un des fleurons de la culture de notre pays ? Si les Hanoïens en sont extrêmement fiers, ils ne dédaignent pas pour autant les plats venus du Centre et du Sud, très faciles à trouver aujourd’hui dans les rues de la capitale.

Le bánh canh Trảng Bàng (de Tây Ninh, Sud), dès son arrivée à Hanoi, a fait fureur auprès des gourmands de la capitale, notamment chez les jeunes.

La gastronomie hanoienne, marquée par nombre de plats emblématiques, constitue sans conteste l’un des atouts charme de la capitale millénaire. Difficile de tous les énumérer, puisqu’il y en a plus d’une centaine. Cela étant dit, à la question de savoir quel est le plat emblématique de la ville, n’importe quel Hanoien digne de ce nom vous citera le phở (soupe de nouilles épicée aux escalopes de bœuf ou de poulet). Viennent ensuite - dans le désordre - le nem, le bún chả (hachis de porc grillé aux vermicelles), le bún thang (bouillon aux vermicelles servi chaud), le chả cá Lã Vọng (poisson frit mangé avec la pâte de crevette), etc.

Plusieurs experts de l’art culinaire s’accordent à dire que sans la gastronomie, Hanoi ne serait plus la même aux yeux des touristes. Si la capitale préserve intégralement ses particularités sur ce point précis, les Hanoïens réceptionnent au fil du temps toujours davantage de nouveaux plats venus du Centre et du Sud. Ces plats ont trouvé leur place et été accueillis chaleureusement par les tous les gourmands.

Un modèle d’intégration

Aujourd’hui, il est aisé de dégoter dans les rues de Hanoi des enseignes de Bún bò Huế (soupe de vermicelles au bœuf et pied de porc à la façon de Huê, Centre), de Bún cá rô đồng Hải Phòng (soupe de nouilles au filet de poisson d’anabas de Hai Phong, Nord), de Bánh canh Trảng Bàng (soupe de nouilles de Trang Bàng, Sud). Généralement, le nom des plats que l’on y sert est accompagné du nom du lieu d’où il est originaire, à l’instar du bún bò Huế, de la ville éponyme. Leur réputation les ayant précédées, ces spécialités locales trouvent facilement leur place dans la capitale et sont très recherchées, tant par les Hanoiens que par les touristes.  

Le bún bò Huế et le bánh canh Trảng Bàng sont deux exemples parlant de l’engouement que connaissent ces «immigrés». Le plat typique de Huê est digne d’être goûté et dégusté par tous les voyageurs, que ce soit dans un restaurant de luxe ou dans une gargote installée sur le trottoir. Le bún bò Huế est en effet un succulent mariage entre vermicelles de riz, bœuf, pieds de porc coupés, jambonneau, saumure de crevettes et piment, le tout assorti de 5-6 sortes d’herbes odoriférantes posées à côté sur la table. Ce plat à la saveur inimitable est assez fort et épicé. Un délice !      

Pour sa part, le bánh canh Trảng Bàng, de la province de Tây Ninh du Sud oriental, séduit plus d’un gastronome avec ses senteurs subtiles et son goût unique. Les galettes de riz soufflées, grillées, puis séchées à l’air libre la nuit, servies avec des morceaux de porc bouilli, quelques légumes (concombre, soja, ciboule) et son indispensable saumure (apparentée à du nước mắm), enthousiasment les Hanoïens. Le secret de ces galettes soufflées réside dans la qualité du riz utilisé qui sera ensuite lavé, laissé à macérer pendant deux jours pour être enfin moulu. Après cela, cette pâte sera transformée en galettes soufflées. Mais la préparation est loin d’être finie. Après un premier séchage au soleil, elles seront grillées et de nouveau mises à sécher durant la nuit. À l’aube, les galettes sont assouplies par la rosée matinale. Ainsi, elles deviennent tendres et savoureuses.

Fidèles aux plats traditionnels, les Hanoiens fréquentent aussi nombreux les auberges ou restaurants servant des spécialités d’autres contrées du pays. Ces plats font aujourd’hui figure d’une nouvelle gamme de couleurs qui ne fait qu’enrichir la palette gastronomique de la capitale.
CVN