L’ancienne capitale impériale de Huê, patrimoine culturel mondial
Mettre à jour: 24 Mai 2018
Située au centre du Viet Nam, dans la province de Thua Thiên-Huê, la ville de Huê s’étend de part et d’autre de la rivière des Parfums. Dernière capitale du Viet Nam sous la dynastie des Nguyên, entre 1802 et 1945, elle a été classée au patrimoine culturel mondial en 1993.

Le nom de Huê est apparu pour la première fois à la fin du XVe siècle sous le règne du roi Lê Thanh Tông. En 1744, la citadelle de Phu Xuân devint la capitale du Sud Viet Nam, alors dominé par les seigneurs Nguyên. De 1788 à 1801, la ville fut occupée par les rebelles Tây Son puis tomba aux mains de Nguyên Anh qui se fit couronner empereur sous le nom de Gia Long.

«Les deux premiers empereurs Nguyên, Gia Long et Minh Mang, ont décidé de transformer Phu Xuân en capitale du Viet Nam, ainsi est née la citadelle de Huê. La ville a joué un rôle extrêmement important en tant que capitale politique du pays. Devenue la résidence impériale et le siège de la cour, Huê acquiert un grand prestige et un grand raffinement qui se traduisent notamment dans la musique, la gastronomie et l’architecture.», dit l’historien Lê Van Lan.

De 1802 à 1945, Huê est la capitale du Viet Nam réunifié sous l’administration de 13 rois Nguyên. Au cours de cette période, de très nombreux ouvrages architecturaux de grande valeur sont construits. La rive nord de la rivière des Parfums abrite la citadelle, la cité royale et la cité pourpre interdite de Huê. La nouvelle capitale a été dessinée en accord avec la philosophie orientale et en respectant la géomancie vietnamienne et les conditions physiques du site, notamment la montagne Ngu Binh, la rivière des Parfums et les îles Gia Viên et Bôc Thanh.

La citadelle est construite au bord de la rivière des Parfums. Elle est entourée de larges douves qui délimitent un carré sur un périmètre de plus de 10 km et des murs de 6 m de hauteur. La citadelle est accessible par dix portes fortifiées, chacune munie d’un pont.

A l’intérieur de l’enceinte constituée par la citadelle, se trouvent les deux ensembles de la «cité royale» et de la «cité pourpre interdite» séparée par sept barrières. Plus loin, à l’ouest de la citadelle et aux abords de la rivières des Parfums, se trouvent les tombeaux des rois Nguyên, construits dans la plus pure tradition architecturale vietnamienne.

L’ensemble des vestiges de l’ancienne capitale impériale de Huê comprennent la rivière des Parfums, la montagne Ngu Binh, la pagode de la Dame Céleste, la montagne Bach Ma, des plages de Lang Cô et Thuân An.

«Au début du XIXe siècle, Huê et la rivière des Parfums ont inspiré de magnifiques vers au  poète Cao Ba Quat. Lors de l’abdication de l’empereur Bao Dai en août 1945, ce dernier a remis le sceau et l’épée, symboles du pouvoir royal à la délégation du gouvernement de la République démocratique du Viet Nam. Ville civilisée et raffinée, Huê peut aussi se montrer déterminée et en cas de nécessité.», précise l’historien Lê Van Lan.

Le comité des patrimoines mondiaux, lors de sa 17ème réunion organisée en Colombie en 1993, a décidé d’inscrire l’ensemble des monuments de Huê au patrimoine mondial de l’UNESCO.

AVI