Diên Biên préserve son patrimoine culturel immatériel
Mettre à jour: 08 Mai 2018
La province de Diên Biên (Nord-Est) vient de voir deux de ses traditions inscrites au patrimoine culturel immatériel national. Il s’agit de la fête de l’eau des Lao et de la passementerie des H’mông fleuris, les Lao et les H’mông fleuris étant deux des communautés ethniques de cette province où la valorisation des traditions culturelles est une grande priorité.

La fête de l’eau des Lao.

Les Lao habitent à Na Sang 1, un village rattaché au district de Diên Biên. Cette année, leur fête de l’eau qui avait lieu au milieu du mois d’avril a été organisée de façon plus somptueuse qu’au cours des années précédentes.

«Nous sommes heureux et fiers de voir notre fête de l’eau inscrite au patrimoine culturel immatériel national. C’est pour ça que vous voyez tous les villageois dehors pour verser de l’eau les uns sur les autres, chanter et danser. Personnellement, jamais je n’ai connu un tel bonheur », a confié Luong Sao May, la maîtresse de cérémonie. «Cette fête est une tradition que nous préservons et transmettons de génération en génération.»

Comme au Laos, la fête de l’eau des Lao de Diên Biên est une tradition pratiquée à l’occasion du Nouvel An traditionnel de ce peuple. Les gens s’amusent à verser de l’eau les uns sur les autres pour se souhaiter chance et bonheur.


 
La passementerie des H’mông fleuris

La province de Diên Biên a établi une liste de traditions typiques de ses 18 communautés ethniques minoritaires qu’elle a soumise au Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, en vue d’une inscription officielle au patrimoine culturel immatériel national. Il s’agit de la cérémonie en l’honneur des ancêtres et de la fête aux fleurs des Cong, de la fête du riz nouveau qui est pratiquée autant par les Ha Nhi et les Xing Mun que les Si La et les Pang Phoong, ou encore de la cérémonie de culte de la lignée familiale des Khang…

En collaboration avec l’Institut de musicologie, la province a également élaboré un dossier pour présenter l’art du xoè, une danse Thai, à l’UNESCO, dans l’espoir de le voir introduit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Dans son plan de préservation et de développement culturel des ethnies, Diên Biên envisage d’avoir achevé, en 2020, de répertorier toutes les valeurs culturelles patrimoniales des ethnies qui la composent, et d’en valoriser au moins la moitié. Pour Dào Ngoc Luong, directeur adjoint du Service de la culture, des sports et du tourisme de la province de Diên Biên, il y a urgence.

«De nombreux habitants issus de minorités ethniques ne préservent plus leur identité culturelle», a-t-il dit. «Or, il faut beaucoup de temps pour étudier une seule tradition culturelle, déterminer ses origines et ses évolutions. Notre objectif, c’est d’avoir identifié en 2020 les origines des 19 communautés ethniques de la province.»

Dans la province de Diên Biên, la préservation et la valorisation des traditions culturelles ne sont plus uniquement le souhait des personnes âgées, mais sont devenues une responsabilité commune.

AVI