La fête des Ba Na, entre légendes et réjouissances
Mettre à jour: 03 Février 2017
La fête d’aspiration au bonheur (Lê câu an) est organisée au milieu du 11e mois lunaire. Une activité traditionnelle communautaire et spirituelle haute en couleurs des Ba Na, une ethnie minoritaire de la province de Kon Tum.  

Selon une légende, jadis, la province de Kon Tum (hauts plateaux du Centre) avait été frappée par une épidémie causant la mort de nombreux villageois. Pour y venir à bout, les survivants avaient présenté une chèvre comme offrande aux esprits. Et miracle, l’épidémie disparut peu de temps après. La fête est devenue dès lors une manifestation annuelle.

A Thut, patriarche d’un village de la commune de Ho Moong, district de Sa Thây, explique que la fête se tient souvent en plein milieu du 11e mois lunaire, à peine les récoltes achevées. Les rites visent à remercier la Terre et le Ciel de leurs bienfaits, mais aussi à demander la protection des Ba Na contre la maladie et les fléaux touchant les animaux domestiques. C’est aussi et surtout une manière de souhaiter de bonnes récoltes.

D’après un représentant de l’Office de gestion des patrimoines culturels relevant du Service provincial de la culture, des sports et du tourisme, les patriarches des villages proposent aux locaux de nettoyer les chemins et de remettre en état la nhà rông (maison commune).

Des touches culturelles si uniques

En guise de préparation pour la fête, les villageois créent quatre effigies humaines à base de produits agricoles, et choisissent un bœuf, un porc, une chèvre ou un coq en guise d’offrande. Ces dernières années, le choix s’est porté particulièrement sur la chèvre, considérée comme un animal miraculeux et vu comme «l’aînée» des bêtes du village.

Les habitants se rassemblent devant la nhà rông pour réaliser un culte à l’esprit, sous la direction du patriarche. Et il ne faut surtout pas oublier la cây nêu (perche rituelle). Tout le monde danse, chante des airs populaires, se met à jouer du gong, et prend part au défilé de mode traditionnelle. Et ce, sans oublier de s’adonner au ruou cân, l’alcool siroté avec des tiges de bambou, tout en dégustant des plats traditionnels.

La fête permet aux Ba Na de présenter leurs traits distingués culturels, de promouvoir la solidarité et le tourisme ainsi que la protection de leurs valeurs traditionnelles.


 

CVN